Exposé de la thématique

La Maison des Sciences de l’Homme en Bretagne et la Maison des Sciences de l’Homme Ange-Guépin de Nantes ont pris l’initiative d’organiser un cycle de colloques en partenariat avec la revue Place Publique. Ces colloques ont un fil directeur : les enjeux territoriaux de phénomènes sociaux et institutionnels en mutation. Le premier colloque, organisé à Nantes en février 2011, portait sur la relation entre universités et territoires. Le deuxième, organisé à Rennes en novembre 2012, a pour thème les relations entre santé et territoires et les inégalités qu’elles expriment.

La santé a conquis une place importante dans les préoccupations publiques. Son inscription territoriale pose de nombreuses questions de connaissances mais aussi de régulation sociale et politique. Le colloque de Rennes entend débattre de ces questions par une approche ascendante alors que la décision publique les aborde de façon descendante selon des principes de rationalisation et de modalités d’agencement des territoires et de circulation du pouvoir politique. Il partira donc des pratiques de santé et des territoires où elles se déploient pour se demander en quoi et comment les politiques de santé les prennent en compte.

Le colloque examinera des situations emblématiques pour explorer ces relations et les mettre en perspective au regard d’autres contextes nationaux de politiques de santé. Il visera à mettre en évidence l’encastrement social et institutionnel des relations entre la santé et les territoires, mais aussi les biais dans les façons de les aborder.

Argumentaire

L’opinion publique appréhende souvent les relations entre la santé et les territoires au travers des transformations de l’implantation des médecins généralistes et de la fermeture de services de santé de proximité ou d’hôpitaux.  Il en ressort ainsi le sentiment que des territoires sont laissés à l’écart, en particulier dans les zones éloignées des pôles urbains où l’offre de soins est la plus importante et la plus innovante. Ce sentiment se développe dans un contexte où le vieillissement de la population entraîne des problèmes de santé nouveaux, en particulier des maladies chroniques, et une croissance de la demande de services médicaux. Il va de pair avec des transformations des attentes en matière de responsabilité médicale : fermeture de maternités qui n’ont pas une activité jugée suffisante, développement de centres qui polarisent la recherche et l’innovation.

La solvabilité et la rationalisation du système de santé pour fournir aux populations un service optimal apparaissent aujourd’hui sous la double perspective des déficits budgétaires et d’une demande de soins exponentielle. Depuis les années 1970, ils sont au cœur des préoccupations publiques et guident les recherches. Les évolutions actuelles portent sur l’allongement de l’espérance de vie et le poids croissant des maladies dégénératives par rapport aux maladies chroniques. Cette transition génère de nouvelles demandes et prises en charge dont on ne voit pas clairement l’ampleur des  effets économiques, sociaux, politiques et éthiques.

En même temps, les modes de vie changent et les recompositions spatiales qui en résultent (localisation des lieux de résidence, des activités de production…) se traduisent par des écarts territoriaux importants, notamment en matière de localisation des équipements de soins et des usages des services de santé.

Les préoccupations croissantes relatives aux transformations de l’espace et à leurs effets sur la santé constituent une autre manière d’aborder les relations entre la santé et les territoires. Le plus souvent, elles s’expriment en termes de dégradation de l’environnement et d’émergence de menaces pour la santé sur les lieux de vie et de travail. Cette sensibilité culturelle a grandi alors que le droit de  l’individu à la santé et à un environnement sain émerge progressivement comme un des droits fondamentaux des personnes sur la société. Pour des populations qui sont ou qui s'estiment menacées dans leur santé, la conquête de ces droits se manifeste par des mobilisations collectives fortement ancrées localement et qui posent de façon dramatisée la question des relations entre santé et territoires. Ces mobilisations portent sur des composantes matérielles des territoires comme des antennes de radiotéléphone, des incinérateurs, mais aussi des composantes idéelles comme la qualité de l’air, de l’eau ou de l'habitat. Elles s’expriment également sur les lieux de travail où l’organisation spatiale et l’environnement sont mis en cause.

L’expertise épidémiologique est conduite à évaluer ces menaces pour la santé ; pour cela elle prend en compte les dimensions temporelles et spatiales. Mais des désaccords entre les savoirs des experts et ceux des acteurs locaux subsistent, qui achoppent le plus souvent sur la définition des échelles spatiales et temporelles retenues pour qualifier les problèmes posés.

   

Contact

Tél. : 02 99 65 62 60

Actualités

Les inscriptions sont ouvertes.

  • Tarif normal : 60€
  • Gratuit pour les doctorants sur présentation de la carte d'étudiant.
  • Déjeuners en sus : 25€ par repas si vous souhaitez y participer.
  • Inscription seule au débat du mercredi 21 novembre gratuite mais obligatoire.

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